Les Repères 2022 : Portrait du secteur de l'économie sociale et de l'action communautaire au Québec
09 nov. 2023Le Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’économie sociale et de l’action communautaire (CSMO-ÉSAC) tient depuis 2009, à tous les trois ans, une enquête visant à optimiser la connaissance du secteur pour le développement de stratégies et de moyens d’action afin de le soutenir ainsi que soutenir sa main-d’œuvre. Celle-ci permet aussi de répondre aux demandes provenant des regroupements, entreprises et organismes relativement à des données et informations diverses concernant le secteur dans son ensemble ou un secteur d’activités en particulier. Cette consolidation de la connaissance du secteur nous aide donc à répondre à vos demandes, à vous outiller, à tracer et à rendre disponible un profil défini du secteur et de sa main-d’œuvre.
Cette enquête, unique au Québec, est incontournable puisque les institutions de statistique officielle (Statistique Canada et l’Institut de la statistique Québec) ne compilent pas de données sur la main-d’œuvre et le secteur d’emploi de l’économie sociale et de l’action communautaire.Dans le cadre de l’édition de 2022 de l’enquête Les Repères en économie sociale et en action communautaire – Panorama du secteur et de sa main-d’œuvre, 1 241 organisations ont été jointes. Parmi celles-ci, hors regroupements, on compte 255 entreprises d’économie sociale (coopérative, OBNL ou mutuelle) et 926 organismes communautaires. Parmi ces derniers, 559 sont des organismes communautaires autonomes, 296 des organismes communautaires et 71 sont des organismes communautaires avec un ou plusieurs volets d’économie sociale.Dans son ensemble, le secteur de l’économie sociale et de l’action communautaire emploie 438 931 travailleurs et travailleuses (en incluant les emplois des coopératives et des mutuelles).
Le secteur de l’action communautaire
À eux seuls, les 5 432 organismes communautaires[1] du Québec emploient 76 048 travailleurs.
Âgées, en moyenne, de 44 ans, les ressources humaines œuvrant dans les organismes communautaires sont à l’emploi de leur organisme depuis, en moyenne, six ans et demi et sont fortement scolarisées. Dans 39% des organismes, on retrouve majoritairement des femmes détenant un diplôme universitaire, les hommes détenant un diplôme universitaire se retrouvent en majorité dans 27% des organismes (employés occupant les postes à temps plein).
Bien que 65% des coordonnateur.rice.s se disent préoccupés par la question de la relève, on constate que le secteur attire de plus en plus les jeunes âgés de 35 ans et moins. Ils se font de plus en plus présents et représentent 36% des ressources humaines des organismes communautaires. Dans le même ordre d’idée, précisons qu’au moment de l’enquête, 39% des organismes comptaient des stagiaires dans leur équipe de travail et 20% des coordonnateur.rice.s des organismes communautaires se disent prêts à accueillir des stagiaires, ce qui constitue une des stratégies d’attraction des jeunes dans le secteur.
Les difficultés de recrutement rencontrées par 72 % des coordonnateur.rice.s combinées à des conditions salariales non concurrentielles comparativement aux secteurs public et privé conduisent les organismes communautaires à se doter de stratégies visant l’attraction des jeunes. Elles tentent d’avoir une plus grande visibilité dans les institutions d’enseignement, de développer une marque employeur et de tabler sur les conditions de travail au-delà des conditions salariales. Au moment de l’enquête, 65 % des coordonnateur.rice.s envisageaient l’embauche de nouvelles ressources humaines.
Les organismes communautaires n’hésitent pas non plus à séduire ou fidéliser d’autres bassins de main-d’œuvre. En effet, on constate que les coordonnateur.rice.s misent sur le maintien de leurs employés âgés de 50 ans et plus (98% des organisations), sur l’embauche de nouveaux travailleurs expérimentés, âgés de 50 ans et plus (64%). Ils ciblent aussi des bassins de ressources humaines autres que les jeunes et les travailleurs expérimentés. En effet, au moment de l’enquête, 47% des coordonnateur.rice.s visaient l’embauche de personnes autochtones, 57% des personnes issues de l’immigration, 39% des personnes handicapées et 14% des coordonnateur.rice.s visaient l’embauche de personnes judiciarisées.
On le comprendra, les enjeux reliés aux relations intergénérationnelles et interculturelles en milieu de travail vont de plus en plus se poser.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter les faits saillants ainsi que le rapport complet de l’enquête Les Repères en économie sociale et en action communautaire – Panorama du secteur et de sa main-d’œuvre, édition 2022.
[1] Nous faisons ici référence aux 5 432 organismes financés.